Note biographique
La recherche photographique de Lucie Jean fait alterner cycliquement des séries caractérisées par une approche documentaire humaniste, et un regard contemplatif sur une nature révélée :
Dans les premières, elle pratique une ethnographie tendre, observant les rites d’une communauté sans déranger la célébration de leur mystère joyeux.
Les secondes donnent à voir une «photographie élémentaire». Eau, glace, terre, feu, Lucie Jean scrute avec insistance la matière même des choses, pour faire apparaître un paysage dans le paysage, comme lorsqu’on vide un mot de sa substance à force de le répéter : pour mieux considérer avec étonnement son signifiant dépouillé, avec un regard neuf. Ce qui confère à ses compositions, pourtant d’une grande rigueur formelle, un puissant sentiment d’irréalité, mêlée d’une étrangeté familière. À travers des changements d’échelle, des légers vertiges de l’observation, il ne s’agit pas seulement de documenter l’apparence d’un paysage à un instant donné, mais de traverser celui-ci pour accéder à ses particules les plus élémentaires, à leur incessante recombinaison.
Diplômée de l'Ecole Estienne et des Beaux Arts de Paris, Lucie Jean place la pratique photographique au cœur d’une recherche artistique qu’elle étend depuis quelques années à de nouveaux terrains d’expérimentation : techniques photographiques anciennes, gravure sur cuivre, céramique, yakisubi (bois brûlé), au sein d'installations polymorphes.
Son travail est régulièrement récompensé par des Prix et fait l’objet d’expositions personnelles et collectives. Ses œuvres sont acquises par différents fonds photographiques : CNAP, BNF, MEP et collectionneurs.
En 2022, elle participe l’exposition « Les Regards du Grand Paris » aux Magasins Généraux et au Musée Carnavalet, suite à sa sélection en 2019 pour la Commande photographique nationale, initiée par les Ateliers Médicis et le Centre national des arts plastiques (Cnap). En 2021, elle est sélectionnée par Yasmina Reggad pour une candidature au Prix Pictet, pour son travail Collines charbon, constellation photographique et sculpturale sur des forêts incendiées et la matière charbon. Deux festivals la programment dans sa sélection officielle : « L’Evénement photographique » du Nouvel Observatoire de la Photographie du Grand Est (Nancy), et « Itinéraires des photographes voyageurs » (Bordeaux). Dans le cadre de la « Biennale d’art contemporain Résonnances » à Lyon en 2018, la Galerie photographique Domus l’invite pour une exposition personnelle « Polar dispersion » : chronique d’aller-retours sur plus de vingt ans en Islande, terre de feu
et de glace, paysages de prédilection. Cette exposition est sa première installation globale : photographie, céramique, bois brûlé. Elle a également été présentée par la Galerie photographique Les Comptoirs Arlésiens, qui a représenté Lucie Jean de 2013 à sa fermeture en 2018 à travers plusieurs expositions personnelles et collectives.
Arnaud Bizalion Editeur publie trois de ses ouvrages Cité lacustre, Notes sur Pluie noire et Quartiers d’hiver accompagné d’un texte de Gilles Tiberghien.
Né en 1978, Lucie Jean vit et travaille à Bagnolet/Le Pré St Gervais.
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