Des lointains, 2015
Des lointains a été réalisé lors d’une résidence en Chine, dans le Yunnan, à l’occasion de mon invitation à participer au 6e Festival International de Photographie de la ville de Dali.
Cette autre définition que semble proposer la langue chinoise du “paysage -Shanshui (山水, montagne-eau)- résonne en moi, tout au long de ce voyage, comme une abstraction insaisissable, que je souhaite approcher, ressentir. Je n’ai alors pas contemplé les lignes d’horizon mais ce qu’elles liaient. Elles deviennent des miroirs qui fusionnent ce qui est au-dessus et ce qui est au-dessous. Les éléments solides ou compacts s’opposent à ceux aériens ou liquides à travers cette lisière qui les délimitent et les révèlent en paysage.

A ma sensation d’impermanence des choses face aux montagnes brumeuses, aux forêts denses, qui entourent et dominent Dali, se juxtaposent d’autres émotions, d’une autre temporalité, celle de la fête du feu.
Des lointains est un paysage in extenso, ample et incertain, poétique et flottant. Une nouvelle ligne d’horizon se compose suivant des moments intemporels et est ponctuée des visions d’un événement fugace et mystérieux.
‘‘ Un des tests de l’imagination du feu serait une attaque par les mots, par ce simple rapprochement de deux mots : oiseau de feu.(...) Nos oiseaux de feu ne sont pas des images de substance du feu, ce sont des images de la rapidité. Les oiseaux de feu sont des traits de feu. Quand ces traits de feu, éclair ou vol, viennent nous surprendre dans notre contemplation, ils apparaissent à nos yeux comme des instants majorés, ils sont des instants d’univers. ’’
Gaston Bachelard, Fragments d’une Poétique du Feu

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